Aménagements vernaculaires
« Aménagements vernaculaires, #1 Saint-Etienne, ville schistique »Sous l'effet d'une urbanisation de masse, les villes tendent à devenir générique. Il devient alors difficile de faire valoir une réelle identité territoriale. Seules quelques caractéristiques comme le relief persistent, mais d'autres comme le paysage, les techniques de construction et les matériaux locaux disparaissent peu à peu. Inspiré par des collectifs d'architecture qui apportent une alternative pour construire la ville (Bruit du Frigo, Collectif Etc, ...), et porté par la conviction que les villes doivent continuer à développer une intelligence territoriale, j'ai souhaité amorcer cette réflexion par l'élaboration d'aménagements possibles pour le territoire stéphanois. Ce projet esquisse également des perspectives possibles au rôle du designer dans l'espace public.
La recherche d'une identité passe par une analyse et une exploration de son territoire. Comme une évidence dans le paysage, les marques importantes du passé industriel de la ville de Saint-Etienne ont été rapidement un vecteur du projet. Les crassiers et l'architecture industrielle restants et bien souvent négligés ne devaient pas être seulement une source d'inspiration formelle, mais être le corps du projet. Au lieu de traiter ces marques du passé comme un patrimoine, j'ai souhaité les investir comme des ressources. L'idée de réemployer le schiste broyé qui compose les terrils stéphanois a donc été une évidence. Chaque proposition a été une synthèse de trois éléments : un matériau, un quartier « générique » et une fonction issue de la vie de ces quartiers. Chacune des quatre propositions tente de refléter aussi bien dans la matière que dans l'esprit du projet une identité possible d'un quartier, d'une ville. Ces propositions restent des outils d'aménagements de la ville, organisés par une autorité territoriale. Ils sont modulables et appropriables, dans une certaine mesure, dans un certain rythme, par les riverains. Penser que ces propositions seraient des aménagements définitifs reviendrait à nier la part des habitants dans la construction de leur environnement.
Ces maquettes sont des bases de réflexion, elles demandent à être affinées. Elles portent leur nom de prototypes, dans le sens d'objets de discussions entre un territoire et ses habitants. Ils n'ont pas pour but final une réelle avancée sur le plan urbanistique, mais tendent à faire prendre conscience à une micro-échelle de l'appauvrissement de l'espace public et de notre pouvoir de décision et d'action face à cela.
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux
Projet de diplôme Nicolas Walz, ©S. Binoux