Maudits soient les yeux fermés
Par un procédé de soustraction, j'isole des éléments d'origines diverses, comme une trace d'encre coulant sur une vitre, un détail colorimétrique, ou encore un coup de cutter sur un siège de métro. Ils deviennent une bibliothèque de matières premières, un terrain de jeu, de discussion, de réflexion, dans lesquels je puise afin de restituer ces fragments de réalité dans des sculptures, ou des installations. Comme des échantillons hybrides qui formeront des ensembles, des kits, des séries, ils me servent de répertoire dans lequel je peux chercher. Poreux, les médias que j'utilise m'aident à mettre en scène, en espace, en lumière ces objets et ainsi créer des connexions, des fils conducteurs ou même des paradoxes et oxymores afin de questionner la notion même de sculpture et son rapport à la notion de faire image, qui toutes deux tentent de coexister.Que ce soit dans un White cube, une friche, mon atelier ou des espaces fictifs sur papier, ils viennent les moduler en posant finalement la question de la domestication d'une oeuvre d'art au quotidien ainsi que celle de sa matérialité à un moment précis où tout tend vers son inverse. Ils questionnent également les multiples associations d'idées et les pièges de la perception qui nous invitent à réévaluer nos propres critères de compréhension des formes et de leurs origines culturelles.
Ces traces coulantes, lacérations, gravures, souillures ou événement éphémère pour la société, restent encore aujourd'hui autant de marqueurs esthétiques qui nourrissent ma pratique artistique.
Projet de diplôme Jérémy Pierre ©SBinoux
Projet de diplôme Jérémy Pierre ©SBinoux
Projet de diplôme Jérémy Pierre ©SBinoux
Projet de diplôme Jérémy Pierre ©SBinoux
Projet de diplôme Jérémy Pierre ©SBinoux