Kempens, Jef Geys
Une exposition "La Vitrine"
du jeudi 23 nov. au vendredi 15 déc. à la Médiathèque
Jef Geys, Kempens Informatieblad, édition spéciale Piace le Bienheureux, 2014
En lien avec la conférence de Francis Mary sur Jef Geys, le jeudi 23 novembre à 18h, à l'auditorium.
« Ainsi Jef Geys édite-t-il depuis 1971, le magazine Kempens Informatieblad (Kempens pouvant être traduit parTerroir) dont il est le rédacteur unique en collaboration avec ses amis de voisins de la petite commune de Balen ou bien avec les directeurs de centres d'art, de musées qui l'invitent à exposer. Kempens possède une forme volontairement banale à l'image des bulletins communaux ou des magazines de collectionneurs ; nulle sophistication dans la maquette mais plutôt un assemblage pratique, un compost composé des nouvelles fraîches locales - des parodies de concours d'architecture moderniste, un concours de performances dans une boîte de striptease, une tentative de classement des bovidés selon la qualité de leurs taches, de leur « camouflage » - et des épluchures du monde de l'art. Ainsi, chaque matin, installé dans son café préféré, Jef Geys passe-t-il au crible la presse locale, reprenant plusieurs titres, une manchette, une photographie sous la forme de notes et de dessins nerveux reproduits au crayon feutre sur le napperon en papier que la serveuse a préalablement glissé sous sa tasse. Sur cet entrelacement de signes quotidiens, de notations mineures et d'événements internationaux s'élabore la culture intensive de l'artiste. Grâce à l'exploitation éditoriale de cette discipline (la totalité des dessins a été réunie dans un impressionnant catalogue, alors qu'une quarantaine d'entre eux a fait l'objet d'une édition spéciale de Kempens au SMAK de Gand, en février 2015), l'expérience se poursuit en dehors de son espace d'origine. Cette expulsion, cette dis-location comme prise de risque nous assure alors que la simplicité des moyens formels engagés ainsi que son accompagnement narratif, ne sont pas des calculs, ceux d'un outsider moquant l'establishment, mais la tentative d'un artiste désireux d'atteindre une communauté proche ou bien lointaine autour d'une expérience modeste, un labeur sans cesse repris. »
Stéphane Le Mercier, "Le colporteur. Une histoire collective" in Azimuts, n°47, mai 2017, École Supérieure d'Art et Design Saint-Étienne.
Artiste aussi discret qu'essentiel, né en 1934, Jef Geys est représenté par les galeries Micheline Swajcer (Bruxelles) et Air de Paris (Paris). Il a, entre autres, représenté la Belgique à la Biennale de Venise de 2009 et participé à la Documenta XI. L'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne a organisé une exposition réunissant nombre de ses travaux en 2007.
« Ainsi Jef Geys édite-t-il depuis 1971, le magazine Kempens Informatieblad (Kempens pouvant être traduit parTerroir) dont il est le rédacteur unique en collaboration avec ses amis de voisins de la petite commune de Balen ou bien avec les directeurs de centres d'art, de musées qui l'invitent à exposer. Kempens possède une forme volontairement banale à l'image des bulletins communaux ou des magazines de collectionneurs ; nulle sophistication dans la maquette mais plutôt un assemblage pratique, un compost composé des nouvelles fraîches locales - des parodies de concours d'architecture moderniste, un concours de performances dans une boîte de striptease, une tentative de classement des bovidés selon la qualité de leurs taches, de leur « camouflage » - et des épluchures du monde de l'art. Ainsi, chaque matin, installé dans son café préféré, Jef Geys passe-t-il au crible la presse locale, reprenant plusieurs titres, une manchette, une photographie sous la forme de notes et de dessins nerveux reproduits au crayon feutre sur le napperon en papier que la serveuse a préalablement glissé sous sa tasse. Sur cet entrelacement de signes quotidiens, de notations mineures et d'événements internationaux s'élabore la culture intensive de l'artiste. Grâce à l'exploitation éditoriale de cette discipline (la totalité des dessins a été réunie dans un impressionnant catalogue, alors qu'une quarantaine d'entre eux a fait l'objet d'une édition spéciale de Kempens au SMAK de Gand, en février 2015), l'expérience se poursuit en dehors de son espace d'origine. Cette expulsion, cette dis-location comme prise de risque nous assure alors que la simplicité des moyens formels engagés ainsi que son accompagnement narratif, ne sont pas des calculs, ceux d'un outsider moquant l'establishment, mais la tentative d'un artiste désireux d'atteindre une communauté proche ou bien lointaine autour d'une expérience modeste, un labeur sans cesse repris. »
Stéphane Le Mercier, "Le colporteur. Une histoire collective" in Azimuts, n°47, mai 2017, École Supérieure d'Art et Design Saint-Étienne.
Artiste aussi discret qu'essentiel, né en 1934, Jef Geys est représenté par les galeries Micheline Swajcer (Bruxelles) et Air de Paris (Paris). Il a, entre autres, représenté la Belgique à la Biennale de Venise de 2009 et participé à la Documenta XI. L'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne a organisé une exposition réunissant nombre de ses travaux en 2007.