ON KAWARA
La Vitrine — du 15 janvier au 20 février 2019
en collaboration avec le Centre International de Poésie, Marseille
On Kawara, de la série I GOT UP
La Vitrine célèbre le 53ème anniversaire de la première des Date Paintings, réalisée le 4 janvier 1966 par l'artiste japonais, On Kawara, décédé en 2014 à l'âge de 81 ans.
Le recueil photographique de Candida Höfer, publié en 2008, atteste que ces Date Paintings ont très rapidement été acquises de New-York à Tokyo, de Berlin à Mexico, s'inscrivant quelles que soient les cultures d'accueil, leur relation au temps, au récit, comme un marqueur spatio-temporel. Elles semblent avoir trouvé leur place dans l'univers domestique des collectionneurs, s'y être glissées comme si de rien n'était.
La méthode est connue. La peinture débutée le matin doit être achevée avant minuit, faute d'être détruite. Selon trois formats et trois couleurs
possibles, elle donne à lire la date du jour, réalisée dans la traduction nationale où l'artiste séjourne alors, formant au final un réseau d'une centaine de villes. Le choix du tableau n'est pas anodin. Il réconcilie la patience, le métier du typographe, la modestie du peintre en lettres (un cérémonial en somme) avec l'immatérialité présumée des pratiques conceptuelles.
Dans I AM STILL ALIVE (collection Centre International de Poésie Marseille), paru en 1978, le galeriste René Block a décidé de reproduire à
l'identique les télégrammes expédiés par l'artiste, entre le 4 février 1970 et le 21 décembre 1978. Parmi les destinataires, on relève les noms
d'acteurs du milieu de l'art (Germano Celant, Pontus Hulten, René Denizot, Paula Cooper...). Si les agents de la poste ont parfois écorché
l'orthographe de ces patronymes, le message apparaît toujours fort de son hiératisme : I AM STILL ALIVE. Grâce à la littéralité de cet énoncé,
se densifie un espace où neutre et sublime s'agencent, se conjuguent comme agents essentiels de la méthode On Kawara.
Durant la même période, ajoutons qu'On Kawara se concentra sur trois autres séries : I MET, I WENT, I GOT UP. Ainsi pour I GOT UP, l'artiste
imprime à l'aide d'un timbre en caoutchouc l'heure de son lever sur deux cartes postales achetées dans un commerce local. «Ce que je préfère dans la carte postale, c'est qu'on ne sait pas ce qui est devant et ce qui est derrière, ici ou là, le Platon ou le Socrate, recto ou
verso. Ni ce qui importe le plus, l'image ou le texte, et dans le texte, le message ou la légende, ou l'adresse.» note Jacques Derrida.
À retourner, l'ouverture de la vitrine et la présentation des livres,
aura lieu le mardi 29 janvier à 17h.
Le recueil photographique de Candida Höfer, publié en 2008, atteste que ces Date Paintings ont très rapidement été acquises de New-York à Tokyo, de Berlin à Mexico, s'inscrivant quelles que soient les cultures d'accueil, leur relation au temps, au récit, comme un marqueur spatio-temporel. Elles semblent avoir trouvé leur place dans l'univers domestique des collectionneurs, s'y être glissées comme si de rien n'était.
La méthode est connue. La peinture débutée le matin doit être achevée avant minuit, faute d'être détruite. Selon trois formats et trois couleurs
possibles, elle donne à lire la date du jour, réalisée dans la traduction nationale où l'artiste séjourne alors, formant au final un réseau d'une centaine de villes. Le choix du tableau n'est pas anodin. Il réconcilie la patience, le métier du typographe, la modestie du peintre en lettres (un cérémonial en somme) avec l'immatérialité présumée des pratiques conceptuelles.
Dans I AM STILL ALIVE (collection Centre International de Poésie Marseille), paru en 1978, le galeriste René Block a décidé de reproduire à
l'identique les télégrammes expédiés par l'artiste, entre le 4 février 1970 et le 21 décembre 1978. Parmi les destinataires, on relève les noms
d'acteurs du milieu de l'art (Germano Celant, Pontus Hulten, René Denizot, Paula Cooper...). Si les agents de la poste ont parfois écorché
l'orthographe de ces patronymes, le message apparaît toujours fort de son hiératisme : I AM STILL ALIVE. Grâce à la littéralité de cet énoncé,
se densifie un espace où neutre et sublime s'agencent, se conjuguent comme agents essentiels de la méthode On Kawara.
Durant la même période, ajoutons qu'On Kawara se concentra sur trois autres séries : I MET, I WENT, I GOT UP. Ainsi pour I GOT UP, l'artiste
imprime à l'aide d'un timbre en caoutchouc l'heure de son lever sur deux cartes postales achetées dans un commerce local. «Ce que je préfère dans la carte postale, c'est qu'on ne sait pas ce qui est devant et ce qui est derrière, ici ou là, le Platon ou le Socrate, recto ou
verso. Ni ce qui importe le plus, l'image ou le texte, et dans le texte, le message ou la légende, ou l'adresse.» note Jacques Derrida.
À retourner, l'ouverture de la vitrine et la présentation des livres,
aura lieu le mardi 29 janvier à 17h.